Added Apr 3, 2008
zoOm expOsition l "Dialogues" de Gwendoline Pieters, à la galerie Axeltae de Dijon, jusqu’au 9 février
Le vent du Sud...
par Jonas Jacquel | dijOnscOpe | ven. 25 janv. 13 | 14:01
Dans ce froid hivernal, la galerie Axeltae à Dijon nous réchauffe, en mettant en lumière Gwendoline Pieters et la douce brise des calanques de Cassis, dans un festival de couleurs. De quoi égayer un peu un quotidien de début d’année chargé, entre sujets graves et températures basses. Amoureuse transie de sa région natale, l’artiste livre sa vision saturée de couleurs et toute en rondeurs des paysages qui composent son quotidien. Dans un style un peu naïf et optimiste, elle offre des scènes pittoresques et bucoliques qui respirent la bonne humeur et le dynamisme. Nul besoin de complément en vitamine D, une visite de l’exposition suffira amplement à combler vos carences éventuelles.
Une passion "viscérale"
La passion est un peu le terreau de cette exposition qui a pris naissance de la rencontre du galeriste avec le travail de Gwendoline Pieters. "Je suis tombé sur ces tableaux, par hasard, lors de vacances personnelles dans la région de Cassis. J’ai tout de suite été séduit par ce style et je possède d’ailleurs une de ses œuvres, à titre personnel. Je suis féru de bandes-dessinées et son style très inspiré de cet univers, notamment de la ligne claire, a tout de suite su trouver une résonance en moi".
C’est ainsi que Gwendoline Pieters fut invitée à venir ensoleiller notre région de ses œuvres acidulées. Issue de l’univers de la mode à l’origine, l’artiste n’a pas été séduite par la vie parisienne. De retour dans sa région natale elle s’inscrit aux Beaux-Arts de Marseille pour en sortir avant la fin, impatiente qu’elle était de s’adonner à sa passion sans attendre la décision d’un jury de professeurs.
Cette seconde exposition personnelle est une réussite pour la jeune galerie de la rue Michel Servet, qui ne bénéficiait plus de l’effet "nouveauté" lors de son vernissage. "Je suis très satisfait de ce démarrage. J’appréhendais un peu ce deuxième vernissage, qui devait concrétiser ou non l’implantation de la galerie dans le paysage artistique dijonnais. Gwendoline Pieters est, de plus, une artiste dont j’apprécie beaucoup le travail mais qui ne laisse personne indifférent et cela apporte toujours une dose de risque. Elle dispose d’une capacité à renouveler des paysages déjà vus mille fois", explique Alexandre Laforêt.
Lâchez le fauve !
Une chose est sûre, les œuvres de Gwendoline Pieters ne font guère dans la discrétion et la douceur pastel. Inspirée par la bande dessinée et le monde du cartoon elle marque son travail par un tracé très contrasté des contours et une ligne claire générale, faite d’aplats colorés, déposés à posteriori. Un travail qui marche ouvertement dans les pas des impressionnistes en ce qu’il privilégie la puissance des couleurs à leur vraisemblance. Un impact chromatique certain se dégage des tableaux, allant parfois jusqu’à un aspect fluo.
À la manière des fauvistes, elle travaille d’après nature, auprès des paysages qu’elle affectionne particulièrement, mais n’en respecte pas pour autant l’aspect ni les rendus, au profit d’une impression ressentie. Le résultat s’approche un peu d’un effet de solarisation des formes et des couleurs.
Au départ d’un aplat à l’acrylique, l’artiste trace les contours d’un dessin au fusain pour ensuite remplir de couleur à l’huile les espaces qui créent les formes. Le rendu final se situe entre la bande dessinée et l’aspect vitrail avec le sertissage au plomb. Un aspect nuageux et très rebondi donne un caractère un peu sympathique aux paysages.
À la croisée entre deux mondes, Gwendoline Pieters propose un peu d’esprit "Bisounours" dans un monde de brutes. Tout en formes arrondies et féminines, les plantes, nuages et éléments naturels rebondissent et foisonnent dans une luxuriance grouillante de vie et vibrante de couleurs. Si vous en avez assez du froid et de la grisaille hivernale, cette exposition à l’accent provençal ne devrait pas vous faire de mal !
infOs pratiques :
"Dialogues" de Gwendoline Pieters jusqu’au 9 février
Galerie Axeltae
16 rue Michel Servet